S’amuse, s’ennuie – EABJM Paris 15e arr

Bruno Allain

Durant cette année scolaire, la compagnie a finalisé le cycle de travail autour de l’écriture de Bruno Allain et mis en scène avec les élèves en terminale option bac théâtre, au sein de l’École Jeannine Manuel dans le 15e arrondissement de Paris, S’amuse, s’ennuie, saison 2 de la pièce paysage Perdus dans l’immensité que l’auteur a commencé à écrire en 2008 à la suite de la lecture du quotidien « Le Monde ».

Les élèves se sont investis en tant qu’acteurs, mais ont aussi pris des décisions concernant le son, les lumières, les costumes et la direction d’acteurs. Il a paru essentiel à Christelle Robin (professeure chargée de la classe théâtre) autant qu’à Marie-Christine Mazzola de faire vivre une expérience aux élèves concernant la mise en scène. De plus en plus, au fil des années, Marie-Christine Mazzola réfléchit à initier un cours de mise en scène. Cet atelier a été l’occasion d’initier une réflexion concernant la passation de son métier.

Cet atelier a été une réussite, les élèves, portés par Christelle Robin, se sont investis allègrement dans cette aventure proposée.

Résumé de la pièce
Un cadre s’est suicidé au sein de l’entreprise. Ses collègues incriminent le nouveau management dit « durable » mais n’osent réagir. La direction, elle, gère la crise sans changer de stratégie. Or le mort continue à parler via un blog sur in memoriam.com et fait le buzz. Chacun essaie alors de jongler avec sa conscience et ses intérêts personnels. S’ensuivent séductions, luttes de pouvoir, chausse-trappes, intimidations, confidences et démentis… Et si le but de tous ces agissements humains était de laisser une trace sur terre, elle aussi « durable » ?

 

À propos de l’écriture de Bruno Allain
« … Ce qui frappe dans ses textes, c’est un sens aigu du burlesque et une omniprésence du corps qui va jusqu’à l’envahissement, jusqu’à la suffocation. Les citations manuscrites se mêlent aux masques dans sa peinture. Et il sculpte des « boîtes à cris » qui laissent échapper quelque chose de la virulence du dramaturge… »

Michel Azama à propos de Bruno Allain, in de Godot à Zucco tome 3

2015

H2 – Nous aussi, ça nous, qu’est-ce que tu crois ? Nous aussi on est tout yaaaah, tout gglllliii, tout woueueuh, bouleversé tout quoi je ne sais pas moi je ne trouve pas les mots. Qu’est-ce que tu veux ? Les grandes lamentations de l’acte 5 ? Qu’on organise un concours comme à la télé ? Qui est-ce qui est le plus triste ? Vous monsieur ? Montrez-nous ça, pas mal ! Et vous madame ? Ah oui madame très bien, les pleurs, très bien, très émouvant, nous on aime quand c’est très émouvant comme ça ho là là bravo et sinon vous avez quoi d’autre en magasin parce que pour la finale quand même il va falloir nous en montrer plus, hein ? Des sanglots, des saignements, je ne sais pas, des stigmates, ce serait bien, des stigmates, on n’en a pas encore eu…